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Édition 2022 | Des visages de lumière, réécrire rodin
Pour cette nouvelle collaboration entre le Pôle culture du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de l’Essonne) et le Service Culturel du musée Rodin, neuf personnes détenues à la maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis ont participé à ce projet culturel et artistique inédit. Accompagnées par le photographe Éric Aupol, elles ont pu expérimenter la prise de vue par sténopé* et nourrir un travail sur l’expression du corps au fil des onze séances d’atelier.
*le Sténopé est un appareil photographique qui se présente sous la forme d’une boîte dont l’une des faces est percée d’un trou minuscule qui laisse entrer la lumière. Sur la surface opposée à cette ouverture vient se former l’image inversée de la réalité extérieure, que l'on peut capturer sur un support photosensible tel que du papier photographique. Comme l'œil, le sténopé capture des images inversées.
Déroulé
En amont des activités d’atelier, une chargée d’action culturelle du musée Rodin s’est rendu au sein de la maison d’arrêt pour une présentation de la vie et de l’œuvre de Rodin.
Cette première séance a suscité de nombreux échanges et observations, propices à nourrir la réflexion sur la transmission des émotions à travers la posture du corps.
À partir d’une sélection de visuels extraits principalement du catalogue Rodin et la Photographie (2007), chacun a été invité à s’approprier les moyens d’expression d’un corps en mouvement, à l’instar de Rodin. Par le biais de découpages, collages ou retouches graphiques, les participants ont assemblé des visages et des fragments de corps, révélant leur propre interprétation de l’œuvre de Rodin. En parallèle de ces expérimentations, tous se sont mis en scène face au sténopé, tenant la pose pour trois, six ou dix minutes afin d’obtenir une image photographique inversée sur le papier.
Après l’étape du développement photographique, les tirages ont été agrandis et retravaillés pour mettre en évidence, dans une surprenante juxtaposition, le lien singulier qui unit l’expression de l’œuvre sculptée et celle du corps posant.
Partenaires
Le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de l’Essonne, la maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis, l’artiste Éric Aupol.
Le service culturel du musée Rodin et le Pôle Culture du SPIP tiennent à remercier le Laboratoire MIMESIS pour leur soutien ainsi que l’ensemble du personnel du bâtiment D1 de la maison d’arrêt et notamment Monsieur Bohanne et Monsieur Florentin.
participants
Amar Boudiaf, CL, Belhassen Chouikha, LC, Denis, Jordan, Ulrich H., Ali Koc, Mahamadou M., Lionel P.
© Agence photographique du musée Rodin - Jérome Manoukian
Vue de l'oeuvre