Rodin. La danse de Çiva

Fermeture anticipée le 31 décembre 2024 à 17h30, dernière entrée au musée à 16h45. Fermeture du jardin de sculptures à 17h.
Le 1er janvier 2025, le musée sera fermé toute la journée.

Rodin. La danse de Çiva

Journée d'études

En 1911, Rodin, à l'apogée de sa célébrité à 71 ans, reçoit plusieurs photographies de sculptures en bronze, prises en Inde du Sud, au musée de Chennai (anciennement Madras). Elles représentent le dieu de la danse Çiva sous sa forme de Nataraja, « Roi des danseurs et des acteurs ». Ces clichés ont été envoyés par l'archéologue russe, Victor Goloubeff, qui dirige la revue Ars Asiatica à Paris, pour laquelle il demande à Rodin d'écrire un texte sur ces bronzes. Au cours de l'automne 1913, alors qu'il termine un ouvrage sur les cathédrales, Rodin rédigera quelques pages sous la forme de fragments poétiques. Ils ne seront publiés qu'après sa mort, en 1921, sous le titre « La danse de Çiva » dans le troisième numéro d'Ars Asiatica. La découverte et la connaissance de ces fragments par les lecteurs français se révèleront comme suspendus dans le temps. Plus que délaissé – bien qu'il s'agisse de l'un des rares textes de Rodin sur la danse, sa réédition tardive en 1998, sans photographies et en même temps que d'autres textes, s'est faite dans la plus grande discrétion. 

Or, au début du XXe siècle, alors que la scène parisienne inventait avec succès le « numéro hindou' » – prétendument sacré, alors qu'aucun de ces artistes n'était allé en Inde - les théâtres et les danses de temples subissaient, dans une Inde colonisée, une menace de disparition. Après un renouveau des arts de la scène qui a été inséparable d'un phénomène complexe de transculturation, pourquoi s'intéresser, un siècle plus tard, au Rodin de « La danse de Çiva » ? Quels sont les enjeux esthétiques, linguistiques, politiques et transculturels de sa traduction dans plusieurs langues indiennes et de son adaptation scénique tant en France qu'en Inde ? 


Sous la direction de Katia Légeret-Manochhaya, professeur au département théâtre de l'Université Paris 8 et artiste de Bharata-Natyam, un groupe de chercheurs de l'école doctorale EDESTA (EA 1573 Scènes et savoirs) formés également en Inde aux théâtres dansés - Kutiyattam, Kathakali, Bharata-Natyam et Odissi - présente une étude sur la prose poétique d'Auguste Rodin dédiée au Çiva Nataraja, figure divine des acteurs-danseurs. La journée qui lui sera consacrée dans l'auditorium du musée Rodin comprendra donc aussi des conférences dansées. Du fait de son style élégiaque, il est difficile d'interpréter cette écriture dont l'originalité se fonde sur deux arts que Rodin ne connaît pas. En effet, il n'a jamais vu ni cette sculpture indienne, ni la chorégraphie qu'elle suggère. Certes, cultivant son intérêt pour la danse, l'artiste a eu l'occasion de découvrir à Paris deux styles extrême-orientaux profondément inspirés des théâtres dansés de l'Inde : celui des danseuses javanaises à l'Exposition Universelle de 1889, puis celui des danseuses cambodgiennes à l'Exposition coloniale de Marseille, en 1906. Existe-t-il un lien entre ces arts et le texte de Rodin sur Çiva ? Et si ce n'est pas le cas, comment le sculpteur a-t-il pu devenir le poète d'une danse qui lui était inconnue ? 

ORGANISATION 

Katia Légeret, professeur au département théâtre de l'université Paris 8 et artiste de Bharata- Natyam 

COORDINATION

  • Hélène Pinet, responsable du service de la recherche, de la documentation, de la bibliothèque et des archives du musée Rodin
  • Annie-Claude Demagny, chargée des colloques au service de la recherche du musée Rodin
     

MATINÉE

9H-9H30 

Accueil des auditeurs 

9H30 

Catherine Chevillot, Directrice du musée Rodin 
Accueil 

9H45 

Katia Légeret, Professeur au département théâtre (université Paris 8) et artiste de Bharata-Natyam (avec la participation dansée de Sanga (sous réserve) 
Les sources du texte de Rodin - La danse de Çiva 

10H45 

Nancy Boissel-Cormier, Doctorante (université Paris 8) et artiste de Bharata-Natyam 
Présentation dansée de la traduction du texte de Rodin en langue tamoule 

11H10 

Entretien filmé de Nancy Boissel-Cormier avec R. Balasubramaniam, conservateur au musée gouvernemental de Chennai 

11H30 

Shiva Prakash, Professeur, School of Arts and Aesthetics, Jawaharlal Nehru University (New Delhi) et directeur du Tagore Center of Indian Council for Cultural Relations (Berlin) 
Poetry and Metaphysics of Nataraja in Light of Rodin's Response 

11H50-12H30 

Échange avec le public 

 

APRÈS-MIDI 

14H-14H15 

Accueil des auditeurs 

14H15 

Viviane Sotier, Étudiante en master (université Paris 8) et artiste du style Kutiyattam 
Démonstration dansée et mise en scène en Inde du texte de Rodin 

14H40 

Laurence Lebail, Doctorante (université Paris 8) et artiste de style Odissi 
Démonstration dansée et mise en scène en Inde du texte de Rodin 

15H15 

Échange avec le public et pause 

16H 

Bénédicte Garnier, Responsable scientifique de la collection d'antiques de Rodin
Vivante immobilité, une collection de gestes antiques 

16H30 

Philippe Tancelin, Professeur, directeur du département théâtre (université Paris 8), poète, directeur du Centre International de Création et d'Espace poétique 
Conversation poétique dans la danse des mots et des dieux 

17H 

Échange avec le public 

Lieu(x) d’exposition(s)

Auditorium du musée Rodin, Paris

Date(s)

Mercredi 17 octobre 2012

Horaires

9h00-17h00

Tarif(s)

ENTRÉE LIBRE dans la mesure des places disponibles accessible aux personnes à mobilité réduite.
 

Accessibilité

  • Mobilité réduite

Informations complémentaires

À télécharger

  • Programme(pdf, 3479.1 ko)