Rodin avait modelé en 1883 un portrait de l'auteur dramatique, Henry Becque qu'il offrit à l'écrivain. Lorsqu’il reçut, en 1904, la commande d’un monument à sa mémoire, il décida de réutiliser ce premier buste.

Le sculpteur était alors passionné par le phénomène de la monumentalité, obtenue par l’agrandissement d’une œuvre. Ce procédé accentue le jeu des masses en sacrifiant les détails. Dans le cas de ce buste, les formes déjà très structurées du visage et de la chevelure prirent un aspect géométrique. Rodin alla plus loin encore en coupant la tête pour l’assembler avec le cou d'une autre œuvre : L’Ombre monumentale. Le visage, placé en équilibre sur le rebord de ce cou qui n’est pas le sien, semble flotter comme une étrange apparition, à la manière d'une ombre.

Pour une raison inconnue, le sculpteur ajouta à la base une sorte de palette en plâtre qui renforce encore le mystère de cette œuvre fascinante.

L'œuvre dans le musée

Collections permanentes – premier étage, salle 15

Les œuvres du musée sont susceptibles d'être prêtées. Leur présence n'est pas garantie.