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L'invention de l'œuvre
Rodin et les ambassadeurs
Une approche inédite
Cette approche inédite situe l’oeuvre du sculpteur dans le contexte du regard critique qui lui a été porté depuis l’après-guerre. Elle considère aussi bien des oeuvres reconnues telles que L’Âge d’airain, Le Baiser, Balzac, L’Homme qui marche que la présentation des nombreux modèles qui figuraient dans l’atelier à la mort de l’artiste et dont l’étude a largement progressé depuis cette époque. Une telle relecture procède évidemment d’un travail de critiques, d’historiens de l’art et de conservateurs qui ont permis de découvrir et de valoriser le corpus de l’oeuvre en l’élargissant aux plâtres, aux figures partielles et aux assemblages. Sorte de work in progress, la création chez Rodin se nourrit d’une tradition dont l’artiste fait sa propre histoire en même temps que le sculpteur fait de son atelier un vaste chantier de recyclage, de réactivation, et de sa propre oeuvre une matrice qui vient s’alimenter elle-même, se reproduire, se répéter, s’assembler et se recomposer.
Le renouvellement du regard
Le renouvellement du regard sur l’oeuvre de Rodin est aussi le fait du travail artistique, c’est-à-dire de la production de certains artistes de l’immédiat après-guerre jusqu’à aujourd’hui. Leurs préoccupations - pour la matière et le modelé mais aussi la valorisation du fragment ou le recours à la combinaison d’éléments - ont eu des répercussions sur la façon de regarder Rodin comme sur la manière d’envisager la création contemporaine. De Marcel Duchamp (1887-1968) à Urs Fischer (né en 1973), chacun de ses artistes se fait « l’ambassadeur » d’un regard sur le monde, sur son oeuvre, et sur les oeuvres du présent comme du passé.
Un parcours en 11 sections
En se plaçant au niveau des procédés de la sculpture, comme le matériau, le lisse et le poli, l’assemblage ou la série, pour ne citer que ces quelques catégories, l’exposition se donne pour enjeu non pas d’établir des filiations ou des descendances mais d’interroger des permanences, des variations, des glissements. Les choix effectués, aussi bien concernant les onze sections qui structurent l’exposition que dans la sélection des oeuvres présentées, celles de Rodin et celles des 21 autres artistes, visent à susciter un écart, une tension, entre les unes et les autres, sans chercher de justifications historiques ou formelles.
On en veut pour seuls exemples le vis à vis entre les assemblages de Rodin et Butt To Butt de Bruce Nauman, le face à face entre La Robe de chambre de Balzac et La Peau de Joseph Beuys, ou bien encore dans le chapitre « séries et variations » la confrontation entre les 28 bustes exécutés pour le portrait de Georges Clemenceau et les 64 sculptures en cire moulées Diary of Clouds d’Ugo Rondinone.
L’exposition se prolonge dans la cour d’honneur de l’Hôtel Biron où, entre Le Penseur et La Porte de l’Enfer, sont présentées pour la première fois en extérieur trois oeuvres monumentales en fonte d’aluminium d’Urs Fisher.
Laissant aux oeuvres le pouvoir de dialoguer entre elles, cette exposition permet au spectateur de développer son propre parcours et de libres associations.
Un prolongement à l'hôtel Biron : Douglas Gordon
Et de poursuivre sa visite au sein des collections, à l’hôtel Biron, au premier étage duquel est présentée l’oeuvre de Douglas Gordon, Predictable Incident in Unfamiliar Surroundings (1995), réalisée à partir de scènes de « baisers » extraites de la célèbre série télévisée américaine Star Trek. Par son principe de reprise et de répétition, cette installation vidéo vient en écho et comme point d’orgue à l’exposition L’invention de l’oeuvre, Rodin et les ambassadeurs.
Le musée Rodin remercie ses partenaires
Lieu(x) d’exposition(s)
Musée Rodin
77, rue de Varenne, 75007, Paris
Date(s)
Du 4 mai au 4 septembre 2011