Éternel masculin...

Fermeture anticipée les 24 et 31 décembre 2024 à 17h30, dernière entrée au musée à 16h45. Fermeture du jardin de sculptures à 17h.
Le 25 décembre et le 1er janvier, le musée sera fermé toute la journée.

Éternel masculin...

Rodin est connu pour son goût des femmes, et pourtant, son œuvre la plus célèbre représente un homme… Le Penseur ! Inspiré par l’art ancien, il sculpte et dessine beaucoup d’hommes. Sous ses doigts, les corps masculins prennent vie… Leur musculature et leur anatomie sont rendues de manière expressive et sensuelle, saisies dans la vérité des mouvements des modèles. Au-delà de la ressemblance physique, Rodin exprime à travers ces corps, virils ou androgynes, les violents tourments dont l’humanité est accablée.

De la vie même…

En 1877, c’est la représentation d’un homme, L’Âge d’airain, qui fait scandale ! Le corps du jeune homme semble si vrai que le sculpteur est injustement accusé de l’avoir moulé directement sur le modèle. Cette histoire montre à quel point le modelé de Rodin est subtile et juste. Il regarde le corps comme une splendide mécanique dont il s’attache à rendre le fonctionnement interne, celui des os, des muscles, des nerfs, pour mieux en animer la surface.

Les corps masculins de Rodin sont de tous âges et de tous types physiques. Certains sont puissants, avec des muscles hypertrophiés, des épaules très larges, comme Le Penseur, Adam ou Ugolin. D’autres sont plus minces, les côtes légèrement saillantes soulevées par la respiration (L’Âge d’airain) ou le corps allongé à l’extrême (L’Enfant prodigue).


… à l’incarnation d’une humanité maudite

De ces variantes, Rodin tire toute une gamme d’expressions allant de la force (L’Homme qui marche) au désespoir le plus profond (L’Adolescent désespéré, L’Enfant prodigue, Ugolin) ou à la résignation face au sacrifice (Pierre de Wissant). Chez lui, les hommes ne sont pas des héros. Ils supportent leur part des tourments infligés à l’humanité par des dieux cruels, qu’il s’agisse d’Ulysse ou de Saint Jean-Baptiste. Pour accentuer cette dramaturgie, Rodin n’hésite pas à déformer les corps, exagérer les proportions des pieds ou des mains, souvent douées d’une force expressive propre (Pierre de Wissant).

Sur la voie de la modernité, Rodin mène le corps masculin aux limites de l’expressionnisme ou de la simplification formelle… sans aller jusqu’au classicisme retrouvé de la Tête d’Apollon d’Antoine Bourdelle, ancien disciple ayant pris ses distances.

Sélection d’œuvres