Ô désespoir

Fermeture anticipée les 24 et 31 décembre 2024 à 17h30, dernière entrée au musée à 16h45. Fermeture du jardin de sculptures à 17h.
Le 25 décembre et le 1er janvier, le musée sera fermé toute la journée.

Ô désespoir

L’expression des passions est un thème cher à Rodin. Influencé par la trilogie de la Divine Comédie de Dante, l’Enfer et sa multitude de damnés retiennent l’imaginaire du sculpteur plus que le Paradis ou le Purgatoire. Ses sculptures montrent des visages désespérés et des corps accablés. Mais, au plus profond de la désolation, Rodin voit le courage et la grandeur d’âme de ces êtres qui ne sombrent jamais tout à fait.

Être au désespoir, de la tête aux pieds

Rodin excelle dans l’exercice dit des « têtes d’expression », régulièrement pratiqué par les artistes en formation pour apprendre à traduire les passions. Le Cri, étude quasi anatomique, résume le visage à sa seule expression, bouche grande ouverte d’où jaillit un hurlement muet. Pour la Porte de l’Enfer Rodin réalise des Pleureuses dont le visage à la bouche tordue et aux yeux plissés incarne le chagrin et la douleur.

Pour Rodin, la beauté à laquelle doit tendre l’art ne se résume pas à l’aspect extérieur des choses mais à sa vérité. C’est à ce principe qu’il obéit lorsqu’il sculpte la beauté flétrie du corps féminin de Celle qui fut la belle Heaulmière, comme Jules Desbois, La Misère et Camille Claudel, Clotho ou L’Âge mûr.


« Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance »

Telle était l’inscription qui accueillait les damnés dans l’Enfer de Dante, principale source d’inspiration de La Porte de l’Enfer, dont les figures déclinent le large éventail du désespoir. Alors que Ugolin tombe littéralement, à quatre pattes dans une attitude bestiale, prêt à dévorer ses enfants, son pendant féminin, La Danaïde, condamnée à remplir indéfiniment un tonneau percé, s’agenouille sur le sol, découragée.


Garder espoir

Néanmoins, Rodin montre aussi la grandeur d’âme des six Bourgeois de la ville de Calais qui se sacrifient pour sauver leurs concitoyens. La Cariatide à la pierre supporte son fardeau, ploie sus la charge avec courage, abattue mais pas vaincue. Quant à la sculpture intitulée Le désespoir, elle offre une iconographie à la sérénité classique très peu conventionnelle.

Sélection d’œuvres